Airbus s'en va
En début de semaine, Louis Galois a annoncé la délocalisation d'une partie de la production d'EADS en zone dollar, probablement aux Etats-Unis. Si cela devait se confirmer(il faudra le feu vert de Bercy), ce serait une catastrophe pour ma belle ville de Toulouse dont 25 à 30000 emplois dépendent directement de l'aéronautique. Les réactions des élus ne se sont pas fait attendre, Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées, dans une lettre qu'il a adressé au président de la république dit: "Le débat sur la concurrence libre et non faussée atteint les limites de l'hypocrisie. Bruxelles nous assigne chaque jour en son nom de nouvelles règles et pendant ce temps, nos concurrents, Américains, Chinois, Japonais, nous livrent une vraie guerre économique en sous évaluant leurs monnaies..." Pierre Izard, le président du conseil régional, rappelle dans un communiqué que "l'industrie aéronautique française a été édifiée au long cours par des techniciens, des chercheurs, qui sont nos concitoyens ; avec l'impulsion d'un état qui voyait au loin et ne cédait pas à la logique d'immédiateté des marché financiers. Des générations d'élus locaux ont aménagé leurs villes, leurs zones économiques, leurs routes, en référence à ce rôle majeur de l'aéronautique..." Bref, ils sont en colère et je les comprends. Orienter la politique de la ville pendant des décénnies pour une seule et même entreprise, faire construire sur ses fonds propre l'entier aménagement de la RN124 pour faire passer les convois exceptionnels de l'A380, pour ensuite que les investisseurs se tirent avec les bijous de famille, c'est un comportement mafieux, une mafia de cols blancs avec l'impunité de lois scélérates. Je crois hélas que l'indignation de nos élus ne suffisent pas à changer une logique implacable du profit à cours termes. Les délocalisations qui s'accélèrent depuis une quinzaine d'années dans notre pays pillent notre économie, désagrègent le tissu social des bassins d'emplois historiques. J'ai même entendu un économiste de "gauche" aujourd'hui à la radio nous expliquer que c'était une chance pour notre pays de délocaliser nos productions dans des pays en voie de développement, 100 emplois perdus ici ce sont 1000 emplois crées là-bas. En somme, nous faisons sans le savoir oeuvre humanitaire. En chine les autorités font payés la balle qui a servi à la sentence à la famille du condamné, chez nous on paye la balle, l'arme et le bourreau pour nous supprimer...